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L'odeur des foins que l'on fauche

from L'odeur des foins que l'on fauche by Volk You

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lyrics

C’est l’aube, ça y est, une épine de lumière qui point
Et toi qui pointes ton minois, c’est aveuglant comme tu rayonnes
Tes paupières collées, tes poings serrés, bleus, mauves, mats
Déjà
Déjà un mot
Ce n’est pas un mot qui bruisse, un cri même pas
Tu arrives tendre, naïve, à peine dégrossie
Tu dégoulines, de la glaise qui pisse, diable il fait chaud

C’est un écrin blanc, c’est juste un moment
Viens, c’est ta peau, c’est sa peau
Le sein de ta mère, des gorgées que tu peines à contenir
Des coulées de lait aux commissures
Comme une incontinence
Quand tu risques ton souffle
Tes pleurs
Et maman qui se pince
Et au loin par la fenêtre j’entends le ronronnement des machines
Je devine la sueur des hommes qui travaillent
Je lis leur amertume

Ton père là-bas parmi eux,
Parmi les autres, le fatras des corps qui balance
Et ondule dans la brume qui s’assèche
Et toi, et eux, et vous qui ne faites qu’un en cet instant
D’y croire, de croire que
Au loin son regard s’abime au couchant
Au loin tu vois, on voit les hommes
On entend le père qui crache et s’essuie
Le front
J’entends que tu murmures
Tu ne sais pas encore
Toi qui serais né au dessus d’une librairie et d’une forge

Toi qui te meut
Comme piquée
Toi qui ne sais pas encore
Au loin le parfum des foins en promesse
Au loin les graines qui lèvent
Le pétrin qui gonfle en levure
Mais pour le moment c’est toi, c’est ta joue
C’est toi, c’est ta paume qui se fait caresse
C’est le pas de bruit
C’est l’apnée d’un matin qui nait
C’est toi qui enserres le soleil dans le creux de ta main

C’est la fin de l’indicible
Du confort moelleux tu t’extrais
La glaise qui se fige au four
La faïence de ton sourire quand tu comprends
Le bleu et l’ocre quand tu intègres
On y est, tu bouillonnes
La sève la vie qui déborde
Ça pisse
Les premiers élagages
Les coupes franches
Les fissures
Les plus insidieuses
Les profondes
C’est le verbe qui entre
C’est l’humus qui sature
Frustré, gavé, sucré

Tu luttes tu enjambes tu t’émeus tu avances
On te dit tu régresses on régresse pour toi
On te dessine une ligne
On te tait
On te promet
On te dit non pas le grain
Il commence à faire chaud
Tu es l’insaisissable
Tu le crois vraiment
Tu effaces la ligne
Tu reprends les bois au sol
Tu te pâmes dans les cris
C’est l’oraison d’une gracieuse bacchanale,
C’est joyeux, c’est hilare
C’est le gras des rires, des chairs fermes et salées
C’est le vin pas la lie
C’est lui, c’est toi,
Oui c’est lui surtout
Lui
Là haut sur sa barricade

C’est vous désormais à l’arrière d’une voiture dans la nuit dans le soir tendre c’est ces mains c’est ses mains qui roulent c’est ta bouche qui s’étire c’est votre corps dans l’habitacle le son le souffle l’odeur du savon le velouté du coton tes seins son cul la buée le blanc c’est toi c’est votre parenthèse d’un silence d’une apnée commune c’est la douleur de la découverte c’est une énergie qui dévore c’est la force d’une passion c’est la gloire des éphémères la bourre des sièges qui imprime tes cuisses nues tu vis l’indicible et ferme donc les yeux chut ! Profite

Tu lis bien sûr
Tu t’informes et te révolte
Ils sont où tes vieux ils étaient où à vouloir tout sacrifier
Tu aimes l’instant tu le chéris
Tu serais bien demain
Mais tu te sens bien aujourd’hui
Libre
Tu te bats tu prends le maquis
Tu es le blé vert qui s’enorgueillit d’une pensée
Pure naïve
Celle qu’ils disent affligeante
Celle pourtant essentielle
Le bruissement ardent des foins qui se couchent en fracas
Dans l’idée d’un tonnerre dans l’idée d’un tonnerre
Sourd

C’est l’heure
Juste
Tu vois, juste l’heure
Le cadran masqué
La chaleur accablante
Le plomb les griffes la sueur
Les corps huileux les torses nus
Les marcels à terre les manches souillées
L’oxydation salée des corps
Les ifs maigres qui ne croient plus en l’avenir
Les après, les plus tard remis à après
L’âpreté des sourire distendus, rares bien sûr
Trop rares
Effacés

Pendant ces incertitudes
Les branches souples qui rompent
Tu sens monter la chaleur
Tu vois tu devines
Les sermons dans les chapelles fraiches
Les décisions importantes
Dans l’aigreur crue d’un cabinet
Tu entends les cordes qui se tendent
L’impudeur de ceux qui assassinent en plein jour
Et débitent jurons et crimes
Sans jamais se laver les mains
Tu sens cette odeur rance
Tu vois l’ocre du sol souillé
Les pommes d’Adam qui convulsent
Les pommettes rougies
Jusqu’au dernier son
Les poings bandés
Les flans bleus d’honneur
Les dents qui trainent poussière
Que l’on balaye au coucher

Tu
Tu
Tué
Avorté
Et je vois et tu vois
Et je vois et tu sens
Cette odeur rance
Et je vois et tu sens
Et je sens et tu vois
Ces promesses sans lendemain
Et je sens et tu sais
Et je sais que tu sens
Nous savons tous tout
Nous savons le soir
Nous savons les vêpres comme des glas
Nous tairons les promesses
Nous savons que la nuit vient
Sous les ombres massives
Nous savons que les fraicheurs sont trompeuses
Et que de l’ardente soirée ne restera que
L’odeur des foins que l’on fauche

credits

from L'odeur des foins que l'on fauche, released June 29, 2019
Musique : Jérôme Bodon-Clair
Texte : Jérôme Bodon-Clair

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Volk You Roanne, France

Volk You c'est un souffle
Volk You c'est une voix
Volk You c'est un son
Volk c'est un voyage
Volk You c'est toi, c'est moi
Et nous sommes Volk You

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